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 ARAKI
 
 Un nom qui sonne comme un alcool. Un alcool fort, forcément. 
              Araki. La littérature se suicide beaucoup au Japon. Araki, 
              lui, tresse des cordes. C'est la même chose. On se suicide 
              aussi bien avec une corde qu'avec des mots. Les jeunes filles fixées 
              par l'objectif d'Araki ont la souffrance patiente, de la chair blanche 
              qu'équilibre la noirceur des toisons, et parfois une cigarette 
              à la main. C'est ainsi : Araki est un type attachant jusqu'à 
              la dépendance. Un type qui abonde dans les obsessions de 
              son pays, ce lieu du soleil couchant où les lunes se lèvent 
              comme autant de culs authentiques. Vous pouvez vérifier : 
              Araki aime les chats et les chattes. Chez lui, les deux sont languides 
              sauf que les premiers n'ont pas de comptes à rendre. Les 
              modèles d'Araki, c'est du Corned-Beef avant l'ouverture de 
              la boîte. Il suffit de tourner la clé.
 
 Lionel Chiuch
 
 
 
 Voyage Sentimental au pays d'Araki
 Né en 1940, Nobuyoshi Araki fait éditer sa première 
              série de photos en 1971 sous le titre A Sentimental Journey. 
              Journal intime photographique de son voyage de noces, ces clichés 
              lui servent de manifeste pour se placer en rupture avec la doctrine 
              du reportage objectif qui à l'époque faisait loi en 
              photographie. Araki pose comme postulat que la photographie est 
              "l'obscénité par excellence, un acte d'amour 
              furtif, une histoire, un roman à la première personne".
 
 
 
 
 L'exposition 
              qui sera accrochée à la galerie sera une rétrospective 
              sélective de l'uvre de ce photographe japonais compulsif 
              et obsessionnel. Infatigable et insatiable, l'imaginaire sophistiqué 
              d'Araki s'exprime sous d'innombrables formes, pour toujours mettre 
              en scène le sexe et la mort, la mort et le sexe, dans une 
              surproduction photographique quasi-asphyxiante.
 Isabelle 
              Régnier
 
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