Nobuyoshi ARAKI "Tokyomania"
9 octobre-9 novembre 2003



ARAKI

Un nom qui sonne comme un alcool. Un alcool fort, forcément. Araki. La littérature se suicide beaucoup au Japon. Araki, lui, tresse des cordes. C'est la même chose. On se suicide aussi bien avec une corde qu'avec des mots. Les jeunes filles fixées par l'objectif d'Araki ont la souffrance patiente, de la chair blanche qu'équilibre la noirceur des toisons, et parfois une cigarette à la main. C'est ainsi : Araki est un type attachant jusqu'à la dépendance. Un type qui abonde dans les obsessions de son pays, ce lieu du soleil couchant où les lunes se lèvent comme autant de culs authentiques. Vous pouvez vérifier : Araki aime les chats et les chattes. Chez lui, les deux sont languides sauf que les premiers n'ont pas de comptes à rendre. Les modèles d'Araki, c'est du Corned-Beef avant l'ouverture de la boîte. Il suffit de tourner la clé. 

Lionel Chiuch




Voyage Sentimental au pays d'Araki

Né en 1940, Nobuyoshi Araki fait éditer sa première série de photos en 1971 sous le titre A Sentimental Journey. Journal intime photographique de son voyage de noces, ces clichés lui servent de manifeste pour se placer en rupture avec la doctrine du reportage objectif qui à l'époque faisait loi en photographie. Araki pose comme postulat que la photographie est "l'obscénité par excellence, un acte d'amour furtif, une histoire, un roman à la première personne".





L'exposition qui sera accrochée à la galerie sera une rétrospective sélective de l'œuvre de ce photographe japonais compulsif et obsessionnel. Infatigable et insatiable, l'imaginaire sophistiqué d'Araki s'exprime sous d'innombrables formes, pour toujours mettre en scène le sexe et la mort, la mort et le sexe, dans une surproduction photographique quasi-asphyxiante.

Isabelle Régnier



© krisal galerie 2003 
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